La fulgurante percée de Neuralink et de son implant cérébral dernier cri n’aura laissé personne de marbre. Derrière l’émerveillement suscité par cet exploit technologique se dresse pourtant l’ombre tenace d’une menace : et si l’intelligence artificielle, dans sa course effrénée, nous dépassait pour mieux nous dévorer ? Une crainte aussi séculaire que l’avènement des premières machines, mais qui prend aujourd’hui un relief d’autant plus saisissant. Car à l’heure où les IA génératives transcendent les dernières limites, n’est-il pas légitime de s’interroger : jusqu’où l’humanité peut-elle encore se croire maîtresse de sa création ?
L’IA, un couperet menaçant pour l’emploi ?
Avec Neuralink et son implant cérébral connecté à l’IA, ce spectre d’une IA devenue animale de somme des temps modernes hante en premier lieu le monde de l’emploi. Les prouesses des systèmes d’automatisation ne sont plus à démontrer, des chaînes agroalimentaires aux ateliers de production en passant par la robotisation des services. Mais voilà que les capacités désormais « génératives » des intelligences artificielles, aptes à créer de toutes pièces textes, images ou compositions sonores ou à booster la visibilité en ligne viennent faire chanceler bien d’autres bastions jusque-là préservés.
Qu’ils soient administrateurs, légistes ou même journalistes, peu semblent désormais à l’abri de ce glaive acéré de la disruption technologique. Selon les pronostics les plus alarmistes, jusqu’à 30% des heures de travail actuelles pourraient être rayées de la carte d’ici 2030 aux États-Unis par l’Intelligence Artificielle. Une hémorragie en puissance pour nos structures sociales et sociétales établies. L’heure est peut-être venue de transcender nos schémas de pensée…
La propriété intellectuelle dans la ligne de mire
Mais la menace de l’intelligence artificielle ne s’arrête pas aux contrées de l’économie productive. Dans le sillage de cet assaut robotique se profile l’ombre d’un déferlement de violations massives des droits de propriété intellectuelle. Une bombe à retardement pour la galaxie créative dans son ensemble !
D’ores et déjà, les bouillonnantes révoltes d’artistes lésés par l’entraînement sauvage des IA génératives font tanguer la barque juridique. À juste titre : comment accepter que nos œuvres les plus intimes, concentrés de notre âme, soient détournées dans l’ombre des laboratoires pour instruire ces monstres froids ? Des procédures en cours pourraient bien sonner le glas d’un cadre légal devenu illisible.
Une pierre de plus dans le jardin des risques systémiques que nous affrontons. Car si certains algorithmes prédateurs commettent déjà leurs méfaits dans l’ombre, d’autres fourbissent bien plus terribles armes. Jusqu’où ce torrent d’angoisse nous emportera-t-il ?
Intelligence artificielle : Un précipice pour la vérité et la démocratie ?
Mais le plus insidieux des périls guette peut-être encore ailleurs, au cœur même des fondations de notre contrat social. Dans ces contrées nimbées de brumes, où l’on peine déjà à faire la part entre le vrai et le mensonge, la menace d’un déferlement de désinformation et d’hyper-trucages générés par l’IA fait froid dans le dos.
À l’heure où les générateurs d’images, de paroles et de textes par Intelligence Artificielle défient l’entendement, qui pourra encore distinguer le factice de l’authentique ? Une campagne d’influence orchestrée par un deepfake vocal parfait, un scandale monté de toutes pièces par une suite d’images contrefaites… Les scénarios ravageurs pour nos démocraties s’égrènent à l’infini.
Pis, dans cet océan de subversions numériques se profilent les spectres d’escroqueries high-tech toujours plus insaisissables. Qu’il s’agisse d’hameçonnages au phrasé impeccable ou de chantages aux visages biométriques truqués, le génie de ces créatures synthétiques leur permet désormais de franchir un palier de crédibilité glaçant. Un cauchemar pour nos institutions de l’ombre.
Pour une IA sous haute surveillance !
Face à l’imminence de ces menaces systémiques au teint prométhéen, une seule voie s’impose : celle d’un encadrement draconien, sous erre de haute surveillance ! Loin des foucades incontrôlées, le développement de ces intelligences de rupture se doit de s’inscrire dans un cadre d’éthique rigoureuse et de principes intangibles.
En première ligne, la lutte contre les biais discriminatoires et autres dérives dès la conception desdites intelligences. Qu’elles soient formées sur les données les plus inclusives et représentatives qui soient, en amont d’une totale transparence des processus ayant présidé à leur genèse.
Mais cette vigilance de tous les instants appelle aussi à une responsabilité collective. Développeurs, entreprises, pouvoirs publics comme simples citoyens : tous doivent apprendre à appréhender avec un œil de lynx ces créations à la puissance terrifiante. Seuls un contrôle partagé et un devoir d’exemplarité permanent permettront d’éviter les pires dérives d’un progrès devenu fou.